PREFACE

Le présent numéro de la Revue Scientifique du Tchad aborde les domaines suivants : Histoire économique, Lettres modernes, Education et Histoire Contemporaine.

L’article d’Armi Jonas et de Zakaria Beine traite de la place de la femme rurale dans deux régions du Tchad, à savoir le Mayo-kebbi et le Ouaddai et surtout du rôle qu’elle joue dans les activités du secteur primaire qui dépend exclusivement du domaine rural. Alors qu'elles représentent plus de la moitié de l'ensemble de la population tchadienne, les femmes sont marginalisées et ne jouissent pas des conditions favorables d'accès à la terre pour le redéploiement de leurs activités productives. Cette étude tente de comprendre le problème et fait des propositions de solutions à la délicate question du statut foncier de la femme tchadienne, actrice de premier plan de la production de richesses en milieu rural.

Ibrahima TRAORE dans son article intitulé « Capital culturel des parents et rendement scolaire des enfants : analyse de la cohorte des Centres d’Animation Pédagogique de la Commune V du District de Bamako » nous fait savoir qu’au Mali, l’enseignement est généralement fait dans une langue étrangère considérée comme médium de transmission. La maitrise de cet outil d’enseignement est plus que nécessaire dans l’acquisition du savoir chez les apprenants. Les spécialistes des sciences de l’éducation et de la formation et autres sociologues sont parvenus de manière presque unanime à attribuer les causes de l’échec scolaire aux facteurs directement liés à l’école (causes endogènes) et aux conditions socioéconomiques (causes exogènes).

L’article de Nourene Souleymane Nourene «Confusion entre enseignement dans un pays officiellement bilingue » et « école bilingue » dans le système éducatif tchadien pose l’épineuse question de l’’enseignement bilingue au Tchad. Le pays est officiellement bilingue depuis la Charte fondamentale d’Hissène Habré promulguée en 1982 mais aucune directive précise qui indique la voie à suivre n’a jusqu’ici été donnée, à savoir quelle école bilingue pour le Tchad ? L’article tente de démêlé les écheveaux et propose les pistes de réussite.

L’article de Makaye Moursal est une réflexion axée sur l’œuvre de Nétonon Noël Ndjékéry, dramaturge tchadien de la diaspora, à savoir Goudangou ou Les Vicissitudes du pouvoir, qui porte sur le théâtre du pouvoiret qui traite du mythe du « président à vie ». Le personnage éponyme Goudangou en est le prototype. Il s’agit du discours social et politique tournant autour du phénomène sempiternel de « Présidence à vie ». À l’ère de la démocratisation, ce phénomène devient récurrent, voire mythique, et constitue un ancrage politique dans les sociétés postcoloniales. À l’instar des populations du monde, celles d’Afrique vivent au quotidien, le drame du mythe du « président à vie ». L’article examine et analyse ce mal existentiel, ce mal du siècle à travers cette œuvre.

Ndigmbayel Reoular Urbain fait une étude sur les enfants des zones lacustres en Afrique subsaharienne en générale et au Tchad en particulier qui ne sont pas intéressés par l’école. Les résultats de l’étude montrent qu’il y a cinq principaux obstacles à la scolarisation des enfants dans l’IPEP du Lac Iro : les obstacles historiques, politiques et structurels, économiques, ainsi que les pesanteurs socioculturelles et les causes liées au système scolaire lui-même. Quelques solutions ont été proposées pour minimiser les obstacles à la scolarisation dans ces zones.

Abdoulaye Djibrine Moussa et Adam Hassane Dehye revisitent, pour ainsi dire, l’histoire coloniale du Tchad avant l’indépendance. Après avoir conquis l’Afrique, les Européens l’investissent et se la partagent. En 1940, le Général Charles de Gaulle, chef de la France-Libre à cette époque, fait appel à ses colonies pour l’aider à libérer son pays. Le Tchad est l’un des premiers pays Africains à répondre à l’appel. La France libérée, de Gaulle accorde l’indépendance aux Etats africains dont notamment le Tchad.

Meilleurs vœux pour l’année 2019 !