PREFACE

La Revue Scientifique du Tchad commence l’année 2019 dans la continuité, c’est-à-dire avec un numéro traitant des thèmes variés. Ce numéro comporte en tout cinq articles : deux articles en droit, deux en littérature francophone et arabophone et un article en histoire.

Le premier article de Ngabo Njahaqui traite du droit, se penche sur « le juge Tchadien et le contentieux de l’annulation des actes unilatéraux». C’est le moyen par lequel le requérant obtient l’annulation d’un acte jugé illégal. C’est un recours « d’utilité publique » et d’intérêt général. C’est aussi une pratique courante des juges au Tchad. Mais, le poids de l’administration et l’état du droit qui affirme de façon excessive les prérogatives de la puissance publique réduisent ainsi la marge de ce juge, au-delà, du fait qu’il ne peut donner des injonctions à l’administration. Alors, la compétence du juge administratif est-elle suffisamment affirmée pour amener l’administration à respecter convenablement l’autorité de la chose jugée ?

Le deuxième article de littérature tchadienne de Andjaffa Djaldi Simon et Madjinbdaye Yambaidje jette un regard sur l’œuvre de Joseph Brahim Seid Au Tchad sous les étoiles et scrute l’ambivalence du mythe dans cette œuvre. Le mythe découle du caractère violent et imprévisible du royaume imaginaire des Bilala mais aussi des moments de joie nécessaires à la consolidation de la famille. Qu’il s’agisse des temps immémoriaux ou non, l’acception de ce mythe tend à aboutir à une unité du tissu social, sous ses nombreuses facettes. La richesse et la complexité de ce récit découlent de sa nature à construire des passerelles entre le passé, le présent et le futur, quoique la société ait beaucoup changé et que ledit récit soit empreint d’ambivalences.

Le troisième article qui est celui de Djikoloum Benjamin fait « une réflexion sur les sources du droit tchadien de la famille». L’absence d’une législation écrite unique a pour dans le doit de la famille au Ainsi, dans le domaine du droit écrit de la famille, l’on se trouve, aujourd’hui avec un droit constitué, d’une part, des dispositions issues de la loi pétainiste de 1942, insérées dans le Code Civil par le législateur français, que le Constituant tchadien du 28 novembre 1960 a décidé de maintenir dans l’ordre juridique interne du nouvel Etat, d’autre part, de la bien curieuse loi de 2013 portant réforme de l’état civil. Les droits coutumiers, quant à eux, renferment les droits traditionnels ainsi que le droit issu des préceptes islamiques qu’il n’est pas aisé de maîtriser. L’adoption, dans les plus brefs délais, de l’avant-projet de Code des Personnes et de la Famille, permettra l’abandon du dualisme juridique préjudiciable aux théoriciens et praticiens tchadiens du droit de la famille.

Le quatrième article écrit par Abdoulaye Djibrine Moussa décrit la vie sociétale des arabes Oualad Rachid de la sous-préfecture de Ouadi-Rimé.Les pratiques sociétales comme (le mariage, la circoncision ou le décès) au Tchad en général et dans les différents cantons sont érigées en institution et revête une importance capitale. Elles constituent également des possibilités de consolidation des liens entre les membres de la famille, assurent la cohésion et préservent les us et coutumes.

Le cinquième article traite de la littérature tchadienne arabophone et s’intitule « la littérature arabe moderne au Tchad : cas de la poésie allant de 1800-1917» écrit par Mahamat Annadif Youssouf et Hamid Haroun Mahamat. Ils retracent d’abord les premiers poètes tchadiens qui sont soufis ensuite abordent la poésie émotionnelle, qui peut être considéré comme le véritable début de la littérature et de la poésie arabe moderne au Tchad.

Le Recdacteur en chef

Pr Khalil ALIO

 

Lire la suite de la revue (pdf 5.4Mo)