PREFACE
Le présent numéro boucle L’année 2019. Comme à l’accoutumée, plusieurs thèmes y sont traités; ils

ils vont du droit à la socio-anthropologie en passant par l’histoire, la littérature et la philosophie.

KODI MAHAMAT aborde la question sécuritaire dans le bassin tchadien. Pour lui, la récurrence de la question sécuritaire dans le bassin tchadien est la résultante d’un long processus dont la compréhension requiert la prise en compte des facteurs naturels, humains et de la vocation multiséculaire du bassin tchadien du fait de sa position géographique. Ce qui est nouveau dans cette question sécuritaire, c’est qu’elle a acquis une dimension internationale et qu’elle évolue dans un contexte de précarité grandissante. Sa résolution échappe à tous les acteurs impliqués.

Dans le cadre de la classification des auteurs de la philosophie africaine NODJITOLABAYE KOULADIMADJI présente le philosophe Elungu. Cet auteur a regroupé les penseurs africains en : auteurs ethno philosophiques ; auteurs du courant idéologique ; auteurs du courant critique. Cette classification fait apparaître clairement la limite entre la philosophie et l’idéologie, mais indique aussi que la pensée philosophique africaine est tributaire des données brutes de l’ethnologie. Or la plupart des données de l’ethnologie ont été produites pendant la colonisation. Les courants évoqués en haut sont largement développés dans l’article.

ANDJAFA DJALDI SIMON parle du nom qui est l’une des caractéristiques majeures dans la vie ou le destin d’un individu. Toutes les sociétés humaines, y recourent, pour se distinguer. Porteur de sens, il détermine ce que l’individu est, ce qu’il devient. Seulement, dans la nouvelle d’Atchénémou, Kuli, le protagoniste, entend donner une autre acception à son nom, qui ne vole pas, en voulant, coûte que coûte, voler. L’entreprise onomastique de ce texte révèle qu’un nom comporte tout une histoire, tout un système de valeurs, toute une connotation. Porter un nom, c’est réaliser ce que cela implique, de façon consciente ou inconsciente, juste le contraire de ce pense le personnage de la nouvelle d’Atchenemou.

FLORENT GUY ATANGANA MVOGO nous plonge dans les méandres de la laïcité telle qu’appliquée en Afrique. Il prend l’exemple du Cameroun où dans le vécu quotidien, l’on constate que le politique et le religieux sont fortement entremêlés à travers des interférences tantôt combinaison qui trahissent une connivence entre ces deux segments du système politique, tantôt pathologie qui révèlent la conflictualité de leurs rapports. Par ailleurs, la neutralité supposée de l’Etat vis-à-vis du religieux au regard des faits donne à penser que certains acteurs du segment religieux sont privilégiés par rapport à d’autres.

NANGKARA CLISON traite la métallurgie du fer apparut en Afrique subsaharienne de manière autochtone et dès le IIIè millénaire av. J.C. Mais elle n’était pas utilisée par les hommes préhistoriques qui se servaient des outils fabriqués à base d’autres matériaux avant le métal et qui étaient représentés dans l’art rupestre au Tchad. Avec la découverte de la technologie du fer, ils produisaient des outils qui parvenaient même chez les peuples qui n’arrivaient pas en produire.

MADJINDAYE YAMBAÏDJÉ et BICHARA TAOUSSI TAOUKAMLA font une analyse de la folie, à l’aune de la grille thématique et accessoirement de la grille psychanalytique, sous le prisme d’une violence multiforme dans le roman du Sénégalais Boubacar Boris Diop.

EMILIA M. AZALOU TINGBE analyse les logiques et facteurs socio-économiques associés à l’utilisation des méthodes endogènes de planification familiale chez les femmes ‘‘ɫɔɾɨ’’d’Adjarra. Il s’agit précisément d’une part, de recueillir les logiques de conservation des savoirs endogènes liés aux méthodes de planification familiale en milieu ‘‘ɫɔɾɨ’’d’Adjarra ; et d’autre part, d’inventorier les facteurs socio-économiques propulseurs du recours à ces méthodes.

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